France - Législatives: Attal épingle Bardella sur les binationaux
Le Premier ministre français Gabriel Attal a accusé, mardi soir, Jordan Bardella d'avoir une représentante franco-russe à un poste sensible du Parlement européen, en contradiction avec ses dernières propositions de campagne aux législatives.
"Est-ce que vous pouvez dire aux Français qui nous regardent qui est madame Tamara Volokhova ?", a lancé Attal, lors d'un débat sur TF1 avec le président du Rassemblement national et le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard à cinq jours du premier tour des législatives.
"C'est votre conseillère au groupe ID (Identité et Démocratie) au Parlement européen, qui vous représente à la commission des Affaires étrangères sur les questions de sécurité et de défense", a-t-il indiqué.
"Il se trouve qu'elle est franco-russe, qu'elle assiste à des réunions à huis-clos avec des informations confidentielles sur la guerre en Ukraine", a affirmé Gabriel Attal.
Le Rassemblement national souhaite empêcher les personnes avec une double nationalité d'occuper des "emplois extrêmement sensibles", par exemple des binationaux russes pour des "postes de direction stratégique dans la défense".
"La réalité c'est que votre proposition ne concerne pas du tout des franco-russes sur des postes importants, c'est un moyen d'envoyer un message en vous disant que ça vous fera gagner des voix", a accusé le Premier ministre, estimant que "3,5 millions de Français binationaux se sont sentis injuriés et humiliés.
"Le message que vous faites passer c'est que quand on est binational, on est demi-national, on serait en fait pas des vrais Français et on ne serait pas digne de confiance pour occuper des postes à responsabilité", a martelé Gabriel Attal. "Tamara c'est oui, Rachida c'est non", a-t-il enfoncé le clou.
"Vous jouez très mal la comédie (...) Arrêtez votre cinéma", a répliqué, agacé, Jordan Bardella lui reprochant de jeter en pâture une de ses conseillères, qui fut aussi candidate aux législatives dans le Bas-Rhin en 2022 sous l'étiquette RN.
"Vous voulez mettre un Franco-russe à la tête d'une centrale nucléaire ? Ca vous pose pas un sujet d'intérêt national ?", a poursuivi le président du Rassemblement national, réaffirmant la nécessité de "se protéger d'un certain nombre d'ingérences".
(AFP)